À l'occasion du 210ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo, Christie's a l'honneur d'annoncer la vente de La Collection Hugo, qui aura lieu le 4 avril prochain. Composée d'un important ensemble de près de 500 livres, peintures, dessins, estampes, meubles et autres objets personnels, elle comprend aussi une large sélection d'une cinquantaine de photographies, ce médium qui deviendra une véritable révélation pour Victor Hugo et sa famille. La collection constitue un formidable témoignage de la vie de Victor Hugo et de ses descendants, Charles, Georges et Jean. Estimée autour d'un million d'euros, cette vente permettra au public de découvrir à travers quatre générations cette illustre famille.
Au cours de son exil à Jersey, Victor Hugo découvre la photographie. En 1852, il fait la connaissance du précurseur de l'instantané, Edmond Bacot (1814-1875). Celui-ci nourrit les mêmes sympathies républicaines que lui et, très vite, de nombreux échanges enrichis de clichés s'établissent entre les deux personnages. Ainsi, Victor Hugo assis de face, une main glissée à l'intérieur de sa veste capturé par Edmont Bacot en 1862 est présenté à la vente (estimation : 1.000-1.500, illustré à droite).
Dans l'une de ces correspondances, Victor Hugo fait part à Bacot de l'intérêt de son fils aîné Charles pour la photographie : « Vous m'envoyez, Monsieur, des merveilles. Nous les admirons en attendant que nous puissions les imiter. Mon fils, qui voudrait vous suivre, ne fût-ce que de très loin, vous demande une leçon écrite bien détaillée ». Deux carnets autographes, intitulés Photographie sur papier. Procédé sur glaces... (Jersey, mai 1853) et renfermant d'intéressantes descriptions de techniques photographiques, résultent de cette initiation (estimation : 8.000 et 12.000 euros, illustrés ci-dessus). Encouragé par son père, Charles apprend rapidement à maîtriser ce nouveau médium. La découverte de la photographie est une révélation pour Victor Hugo, qui s'intéresse déjà à l'image à travers le dessin. Il comprend qu'il s'agit là d'un formidable outil pour montrer son exil et promouvoir ses convictions politiques.
Dans ce qu'on appelle alors « l'atelier de Jersey », une production photographique importante est ainsi lancée. Assisté par le poète et journaliste français Auguste Vaquerie (1819-1895), Charles réalise de 1852 à 1856 de nombreux instantanés immortalisant la vie des Hugo. Parmi ceux-ci, quatre portraits sur papier de Victor Hugo, réalisés entre 1853 et 1855 (en un lot : estimation €4.000-6.000), et un portrait de Adèle Hugo, la sœur de Charles, estimé entre 9.000 et 12.000 euros (illustré à gauche) seront présentés aux enchères, ainsi qu'une série de 24 épreuves (estimation: €5.000-7.000), représentant de nombreux paysages anglo-normands.
La collection propose également un ensemble de clichés réalisés par d'autres photographes à l'image de deux portraits de Victor Hugo. L'un par Félix Nadar (1820-1910), Victor Hugo les mains croisées accoudé sur une table, capturé en 1862 (estimation: €3.000-4.000, illustré à droite), et l'autre par Etienne Carjat (1828-1906), Portrait de Victor Hugo en buste de face réalisé en 1872 (estimation: €3.000-4.000). Etienne Carjat et Félix Nadar, grands portraitistes du XIXème siècle, réalisèrent certains des plus beaux portraits de l'écrivain, dont l'importante diffusion contribuera à sa notoriété. Madame Victor Hugo à Guernesey dans le jardin des aloès, 1853-1855 montre Madame Victor Hugo, immortalisée par Auguste Vacquerie (estimation: €1.000-1.500) tandis le Double portrait de Juliette Drouet, réalisé par les frères Guemar, en 1868 montre Juliette Drouet (maîtresse de Victor Hugo pendant près de 50 ans) (estimation: €1.000-1.500).
Commentaires (0)
Vous avez quelque chose à dire?