La Ville de Nice vient d'acquérir par achat Poésies pour les collections du Musée Matisse Nice.Cette acquisition a été réalisée avec le soutien financier exceptionnel de l'Association nouvelledes Amis du musée Matisse à Nice.L'entrée de cette édition dans les collections du musée Matisse qui conserve désormaisl'ensemble des livres illustrés de l'artiste positionne l'institution comme un centre de référencedans l'étude de cette part importante de la création d'Henri Matisse.
Alors que les collections du musée Matisse sont fondées essentiellement sur des libéralités liéesaux donations d'Henri Matisse et de ses héritiers à la Ville de Nice depuis 1953, auxquelles il faut ajouter des dépôts de l'État, nous nous devons aujourd'hui de diversifier nos modes d'acquisition et de développer une véritable politique d'achats permettant à notre institution de poursuivre sa mission d'enrichissement de ses collections.Une réflexion ciblée sur les collections d'arts graphiques, les imprimés, la photographie et les fonds documentaires permet d'envisager un enrichissement raisonné des collections favorisant une transversalité féconde avec la collection du musée. En effet, de nombreuses acquisitions pourraient se rapporter à des peintures du musée Matisse, d'autres éclaireraient le processus créatif d'HenriMatisse, au coeur du projet scientifique du musée, et contribueraient à élargir et renouveler la compréhension de la collection.C'est dans ce contexte d'une politique d'acquisition privilégiant les résonnances que le musée Matisse a souhaité faire l'acquisition de Poésies, seul livre illustré par Matisse manquant à ses fondset ainsi relancer une dynamique d'achats annuels.
Henri Matisse s'est imposé comme un des grands peintres-illustrateurs du XXe siècle. Il ne vient pourtant que tardivement à cette activité, à travers les commandes des Poésies de Stéphane Mallarmé en 1930 puis de Ulysses de James Joyce en 1935, avant de s'y consacrer régulièrement après son opération de 1941. Il réalise ainsi onze livres entre 1942 et 1952. Matisse était un grandlecteur, familier, depuis ses débuts parisiens, des cercles littéraires. Il était aussi un amoureux dulivre comme le révèle sa vaste bibliothèque du Régina qui comprenait quelques belles éditions chinées à Paris ou à Nice.
Les Poésies de Mallarmé répondent par ailleurs à des préoccupations personnelles de Matisse.Certaines illustrations évoquent son récent voyage à Tahiti comme celle du poème « Les Fenêtres »,d'après laquelle il peint Tahiti I pour répondre à la commande d'une tapisserie par Marie Cuttoli.Ce carton s'inspire d'une eau-forte représentant la vue, depuis une fenêtre, du port de Papeeteque Matisse avait dessinée et photographiée lors d'un séjour à Tahiti en 1930. Matisse transposece motif sur une toile de près de deux mètres de haut en y ajoutant une bordure décorative degardénias tropicaux mais lorsqu'il découvre la tapisserie sur le métier, il est déçu. Il crée donc unsecond carton, Tahiti II, abandonnant l'huile pour la gouache afin d'obtenir un effet plus plat et plusnet, qu'il jugera finalement mieux adapté au vitrail qu'à la tapisserie.
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